Alcide d’Orbigny est né le 6 septembre 1802, à Couëron.
Son père, Charles-Marie d’Orbigny, chirurgien de marine (officier de santé précise l’acte de naissance d’Alcide) est passionné de sciences de la nature. Correspondant du Muséum d’Histoire naturelle de Paris [1], il y envoie régulièrement le fruit de ses observations. Dès que ses fils peuvent le suivre, il les emmène dans ses excursions naturalistes dans les marais de Couëron, au bord du lac de Grandlieu ou à Noirmoutier. C’est au cours de ses jeunes années qu’Alcide apprend à observer, collecter, dessiner plantes, animaux, coquillages, fossiles.
En 1821, la famille d’Orbigny s’installe à la Rochelle où le père et ses fils poursuivent leurs observations. Ils s’intéressent particulièrement à de minuscules coquillages, visibles uniquement au microscope : les foraminifères. Alcide en établit une classification qu’il présente à l’Académie des Sciences en 1825. Georges Cuvier, directeur du Muséum et les savants de l’Académie, impressionnés par ce travail, décident de lui confier une mission d’exploration en « Amérique méridionale ». En tant que voyageur naturaliste, il devra étudier la faune, la flore et la géologie d’Amérique du Sud afin d’en réaliser l’inventaire. Pour préparer ce voyage, Alcide suit les cours des savants du Muséum : Georges Cuvier pour la zoologie, Alexandre Brongniart pour la géologie, Alexander von Humboldt pour la géographie et l’anthropologie.
Il embarque à Brest le 31 juillet 1826 pour un long périple de sept années. Il parcourt les États nouvellement indépendants du cône Sud de l’Amérique (Uruguay, Paraguay, Argentine, Chili), l’Amazonie, les hauts plateaux des Andes (Bolivie, Pérou). Lorsqu’il rentre en France en 1834, il ramène quantité de spécimens qui enrichissent les collections du Muséum. Il se consacre ensuite à la rédaction du récit de son voyage (9 tomes en 11 volumes) illustré de nombreuses planches. Il y relate ses observations de naturaliste, de géographe et d’ethnologue : les coutumes, les langues des peuples préhispaniques sont décrits et illustrés.
Il poursuit ses recherches en paléontologie et stratigraphie [2] et en 1853, il est nommé professeur au Muséum et occupe la chaire de Paléontologie jusqu’à sa mort en 1857.
[1] le Muséum national d’Histoire naturelle a été créé en 1793, il succède au Jardin du Roi né en 1635
[2] La stratigraphie est une discipline des sciences de la Terre qui étudie la succession des différentes couches géologiques ou strates